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Animations estivales : Guingamp adapte et repense sa programmation culturelle

Renouer avec la vie culturelle, après ces mois de confinement, était un impératif et une mission de service public pour Philippe Le Goff, maire de Guingamp (22), même si la période était compliquée et les contraintes fortes. Un contexte qui a nécessité de réorganiser l’offre et les événements de la ville, tout en maintenant une palette diversifiée.

Publié le 31-07-2020.

  • Comment avez-vous organisé l’offre culturelle estivale de votre ville ?
  • Très vite, nous avons réfléchi à la façon de reprendre cette vie culturelle, imaginé une nouvelle philosophie. Un travail a ainsi été mené pendant la crise et nous avons composé une offre autour d’événements festifs, gratuits pour la plupart, et de petites formes d’animations que nous avons voulu très différentes, conçues avec les associations et nos partenaires, comme la Ligue de protection des oiseaux, des compagnies de théâtre et de danse telles que la compagnie Grégoire & co, l’Orchestre national de Bretagne, le Festival de musique ancienne de Lanvellec et du Trégor, etc.
    Exemple, 2020 est l’année de l’Afrique et là où beaucoup ont annulé, nous avons souhaité maintenir des animations de musique, de lecture... mais sous des formes adaptées. La Fête de la musique a également eu lieu, même si c’était quelques jours après le 21 juin, avec des petites scènes pour avoir des jauges réduites. Nous n’avons pas fait d’annonces pour éviter les effets de masse. Nous sommes revenus en quelque sorte à l’essence des premières Fêtes de la musique, ce qui a été très apprécié.
    Un programme très diversifié avec des opérations que nous avons maintenues comme les « Jeudis de Guingamp », spectacles et concerts gratuits qui ont lieu chaque jeudi accompagnés d’animations comme des balades nature, ou « Couleurs de Bretagne », concours gratuit d’art ouvert à tous sans limite d’âge. Des animations et sorties en famille, des ateliers autour de la photo, des expositions... sont également proposés avec toujours, et depuis trois ans, un parcours d’art contemporain en ville, véritable musée à ciel ouvert. Dans les nouveautés, nous avons par exemple souhaité offrir du cinéma en plein air. Par ailleurs, tous les lieux culturels, patrimoniaux (avec des visites guidées organisées tout l’été), d’exposition, la médiathèque... ont réouverts. Et nous avons aussi été la première collectivité à réorganiser les marchés en plein air.

  • Quelles mesures ont été prises ?
  • Les contraintes sont fortes mais nous avons bien entendu pris les mesures et les précautions nécessaires. Les formats d’animations ont été revus pour limiter les risques, ce qui a nécessité des adaptations. Et nous avons dû repousser ou annuler certains événements comme le festival de la Saint-Loup qui n’aura pas lieu cet été en raison des restrictions liées aux conditions sanitaires.

  • Qu’est-ce qui a motivé ces choix ?
  • Les gens sont venus nous dire que si nous relevions les manches, ils étaient prêts aussi à revenir. Il a fallu faire preuve de sang-froid, ne pas se faire emporter par la vague anxiogène et être courageux, prendre nos responsabilités. La culture, c’est une animation, mais elle a aussi une fonction d’attractivité. Elle peut booster le commerce et l’économie. Même si nous ne sommes pas en bord de mer, Guingamp est une petite cité de caractère qui a des atouts ! C’est pourquoi, il fallait proposer et offrir cet agenda culturel estival aux habitants de Guingamp et des environs, à celles et ceux qui ne partent pas en vacances, qui continuent de travailler, aux touristes. Nous sommes complètement dans une mission de service public et cela doit le rester. Nous avons à Guingamp une approche viscérale de la culture. Cette nécessité de reprendre était aussi nourrie par la volonté d’apporter notre soutien au monde de la culture et aux artistes dans leur métier.

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