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Directrice de la communication : continuer à communiquer en télétravail

Emilie Billot, directrice de la communication de la ville de Chenôve (21), 14 000 habitants, tire du positif de la période de confinement, notamment en matière d’adaptation : la mise en place rapide du télétravail, la réorientation des supports d’informations, la contribution des agents, l’utilisation accrue d’Internet…

Interview réalisée pendant le confinement, en avril 2020.

  • Comment vous êtes-vous mobilisés pendant la période de confinement ?
  • Dès le début, l’équipe de la direction a été en télétravail, les chargées de communication, l’agent en charge de la partie administrative et financière et moi-même. Mais il a fallu une dizaine de jours pour pouvoir assurer la continuité, le temps d’avoir accès à notre univers habituel. Tous les services supports, informatique, finances, communication... se sont mobilisés en soutien aux autres. Nous avons essayé de garder un rythme. Nous avions habituellement une réunion de service par semaine que nous avons maintenue en visioconférence par exemple, mais de façon flexible. Il faut savoir s’adapter. Pour nous, c’est de l’organisation, pas un effort surhumain. Déjà en temps normal, nous travaillons en flux tendus, souvent dans l’urgence. Nous devons faire face à des situations différentes, propres à la communication. L’avantage, c’est qu’en communication, nous nous sommes déjà adaptés aux outils numériques.

  • Quel a été l'impact sur vos missions ?
  • Epaulées par le cabinet du maire, la direction générale et le SVP juridique, nous nous sommes toutes mobilisées pour communiquer au mieux auprès des habitants : veille quotidienne sur la façon dont les autres communes communiquent, et sur les annonces du gouvernement. Une personne est cependant plus particulièrement impactée : la chargée de communication en charge des réseaux sociaux et du site Internet. Elle avait déjà réalisé un travail important, qui s’est encore intensifié.

  • Quels changements en termes d'organisation ?
  • Nous sommes dans une communication « intermédiaire » entre la communication d’urgence mise en œuvre au début, durant la première quinzaine de la crise, et une communication plus rythmée, organisée. Nous avons anticipé sur les supports que nous prévoyions de sortir comme le magazine papier par exemple, les prestataires étant fermés. Nous avons ainsi créé un magazine numérique, en ligne sur le site, avec des informations sur les mesures prises par la municipalité, des portraits et des focus sur des initiatives locales solidaires. Nous avons aussi une foire aux questions (FAQ), mise à jour presque quotidiennement, les questions ayant beaucoup évolué depuis le début du confinement. Le planning des publications sur Facebook, Twitter, Instagram et sur le site Internet a, quant à lui, été mis de côté, puisque nos événements ont été soit annulés, soit reportés.

  • Qu'est-ce qui a été spécifiquement mis en place ? Et de quelle manière ?
  • Quand nous avons compris que le confinement allait durer, il a fallu trouver des alternatives, notamment aux posts Facebook que l’on faisait habituellement, avec une nouvelle offre complète de contenus adaptés en cette période. Nous avons pu nous appuyer sur les ressources internes. Les agents sollicités nous ont répondu immédiatement, n’attendant que ça pour maintenir le lien avec les habitants et les enfants avec qui ils sont normalement en contact au quotidien. Ce sont les animateurs sportifs qui réalisent chaque jour, en vidéo, des sessions de sport modérées à pratiquer en famille ou intensives ; les animateurs du péri/extrascolaire qui proposent, entre autres, des ateliers de travaux à réaliser à la maison avec les enfants ; les agents de la bibliothèque-médiathèque qui ont mis en place des actions ponctuelles comme un concours d’écriture. Nous avons aussi facilité l’inscription à la bibliothèque numérique pour permettre l’accès à de très nombreux contenus : films, documentaires, magazines, etc. Les retours et les commentaires sont très positifs. Les gens suivent et partagent ! Cela a nécessité, pour nous, un peu de préparation. Nous les avons accompagnés et nous veillons à ce que ça se passe dans les règles (sur le plan juridique). D’ailleurs, les collectivités se voient parfois reprocher un temps de réactivité un peu long, mais nous avons une responsabilité.

  • Qu’est-ce que cette crise aura changé ? Quel est votre regard ?
  • Il faut en tirer du positif. Même si nous gardons nos missions, nous nous entraidons, nous n’hésitons pas à nous échanger du travail à faire. Il y a une solidarité. Ce confinement oblige à prendre plus de temps, à adapter notre rythme de travail : en télétravail, avec les contraintes extérieures et les obligations de chacun, nous ne pouvons pas avoir les mêmes créneaux de travail, et nous n’avons pas le même niveau d’information au même moment. Ce qui est important, c’est la compréhension, et je pense que ça va faire avancer la vision sur le télétravail. Cela fait aussi réfléchir à une autre façon de travailler. C’est plutôt encourageant de se dire que l’Homme est encore en capacité de s’adapter.

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Service public : tout faire pour rester utile et efficace auprès de la population

Adaptabilité, réactivité, inventivité : retrouvez les trois solutions mises en place par la collectivité pour assurer sa mission de service public.

  • Réorganisation du travail
  • Nouvelle offre de contenus
  • Coopérations internes

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La MNT est reconnaissante aux agents et aux élus qui ont accepté de témoigner dans ce contexte de crise sanitaire et aussi à tous les interlocuteurs plus que jamais présents et mobilisés. La MNT les remercie tous pour leur engagement au service du citoyen, au service de la continuité du service public de proximité, de notre service public.

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