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DRH : anticiper pour mieux accompagner les agents

Pour Nicolas Lonvin, directeur des ressources humaines de la mairie d'Orléans et d'Orléans métropole, la gestion de cette crise sanitaire liée au Covid-19 nécessite de l’anticipation et un accompagnement de tous les agents.

Interview réalisée pendant le confinement, en avril 2020.

  • Comment cette crise a-t-elle impacté la collectivité et son fonctionnement ?
  • Une ATSEM a contracté le virus dans une école au début du mois de mars, nous avons donc réagi rapidement dans la gestion de cette crise. L’école a été fermée et l’ensemble des enfants et du personnel a été testé. Au niveau de la collectivité, le directeur général des services (DGS) a d’abord réuni des cellules de veille trois fois par semaine pour faire un état de la situation et programmer potentiellement des actions. Dès le 13 mars, une cellule de crise a été activée. Le plan de continuité des activités a été remis à jour et progressivement déployé jusqu’au confinement, pour se concentrer sur les missions essentielles comme les interventions techniques, l’assainissement, la garde d’enfants du personnel soignant dans les écoles et les crèches que nous avons ouvertes… Nous avons d’ailleurs des agents qui sont très mobilisés.

  • Quelle stratégie de gestion de la crise et d’optimisation des ressources avez-vous mise en place ?
  • Nous avons, à Orléans, une histoire de la gestion de la crise, puisqu’en 2016 la ville a connu de grosses inondations qui ont duré. Nous en avons tiré des enseignements. Des exercices avaient d’ailleurs été effectués en 2019 et nous avons donc bénéficié de cette expérience récente. Très vite, nous avons formé des volontaires, agents de la voirie ou des espaces publics notamment pour assurer la continuité des services techniques, et d’autres missions comme celle des ripeurs (éboueurs). Parallèlement, nous avons activé toutes les ressources : entreprises d’intérim, remplaçants et vacataires auxquels nous avons habituellement recours en période de vacances scolaires par exemple et qui avaient envie de travailler avec nous.

  • Comment la réorganisation s’est-elle déroulée ?
  • Sur les 3 600 agents que compte la ville-métropole, 600 sont en télétravail. Nous n’avions pas une très grande expérience dans ce domaine. Il a fallu, avec la direction des systèmes d’information, recenser les équipements informatiques et les besoins des directions pour des fonctions essentielles. Des portables ont été récupérés et reconfigurés. A la DRH, la plupart des agents sont en télétravail. Toutes les activités administratives, comme la paie, les passages d’échelon… continuent d’être gérées grâce à la dématérialisation de nos outils de gestion qui simplifie la tâche. La signature du courrier est électronique et il n’y a plus d’envois « papier ». Pour les fiches de paie par exemple, chaque agent la reçoit sur son coffre-fort électronique. Il est également très important en cette période de ne pas oublier nos relais naturels que sont les managers de proximité, en amont de l’information et sollicités pour faire des propositions.

  • Quelles sont les difficultés liées à ce fonctionnement ?
  • La vraie difficulté, c’est la coupure, la déconnexion en télétravail. J’ai invité à être extrêmement vigilant et nous avons fait passer des consignes de bonnes pratiques. Nous sommes aussi attentifs aux conditions de travail dans ce contexte et avons adapté notre dispositif coach me au confinement avec une infirmière santé au travail sur le volet ergonomie : ma position assise en télétravail, le positionnement de mon ordinateur, l’importance de garder une activité physique, etc.

  • Quelles sont les conséquences en matière de gestion des RH ?
  • Nous avons essayé d’anticiper l’organisation du travail et la gestion des congés. Pour que les agents puissent se reposer et se déconnecter, nous avons imposé la prise de quatre jours de congés entre le 16 mars et le 30 avril. Mais à ce stade, il est encore difficile de se projeter sur les vacances d’été. Autre mesure prise et répondant à la volonté du maire-président, Olivier Carré, de maintenir les salaires des agents : ne passer aucune journée de carence pour tous les agents. Car le système est très inégalitaire puisque les contractuels n’ont plus de journée de carence depuis le 1er février et les fonctionnaires depuis le 24 mars. Par ailleurs, les arrêts de travail nous arrivent au compte-goutte, par dématérialisation ou encore par courrier et donc pas toujours en temps et en heure. C’est une gestion trop compliquée, qui se fera post-déconfinement.
    Depuis le début de la crise, nous avons également pris le parti d’informer régulièrement les organisations syndicales qui nous accompagnent. Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) s’est réuni en visioconférence et nous avons également tenu des comités techniques. Nous répondons objectivement à leurs questions.

  • Quelle a été la politique de communication interne ?
  • Le site intranet est devenu l’expression de la crise, avec les messages du maire-président et du DGS, les publications des comptes-rendus du comité technique et du CHSCT. Nous avons aussi développé des initiatives de cohésion comme les témoignages d’agents et de directeurs sur la manière dont ils vivent la crise et dont ils travaillent.

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La MNT est reconnaissante aux agents et aux élus qui ont accepté de témoigner dans ce contexte de crise sanitaire mais aussi à tous les interlocuteurs plus que jamais présents et mobilisés. La MNT les remercie pour leur engagement au service du citoyen, au service de la continuité du service public de proximité, de notre service public.

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