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Grand âge : des pistes pour sortir de la crise des métiers et des vocations

La 28e étude de l’Observatoire MNT, « Les métiers territoriaux du grand âge, des professionnels du lien en attente de stabilité », recommande aux acteurs publics d’ouvrir plusieurs chantiers pour remédier à l’usure des professionnels et créer de nouvelles opportunités de carrière.

Publié le 02-01-2023

Quel que soit leur métier, leur statut ou leur employeur, tous les acteurs impliqués dans la prise en charge du grand âge se disent fiers d’accomplir des missions utiles pour le bien-être des plus vulnérables selon les témoignages recueillis par la 28e étude de  l’Observatoire MNT, Les métiers territoriaux du grand âge, des professionnels du lien en attente de stabilité*. Toutefois,  ils dénoncent aussi des conditions de travail épuisantes, des vies hachées par des plannings incohérents et déplorent l’absence de perspectives de carrière. Les auteurs de l’étude mettent en avant une série de propositions pour sortir de cette crise qualifiée de « structurelle ».

*L'étude Les métiers territoriaux du grand âge, des professionnels du lien en attente de stabilité s’appuie sur une soixantaine d’entretiens menés avec des agents territoriaux, des élus locaux et des experts ou personnes-ressources (CNFPT, centres de gestion, conseils départementaux, organisations syndicales, mutualistes du Groupe VYV, etc.).

Sortir de la précarité professionnelle

Alors qu’en six ans, les candidatures aux concours d’accès aux professions d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social ont chuté de 25 %, le chantier de l’attractivité devient la première des priorités. Pour inverser la tendance actuelle, l’étude préconise ainsi d’engager la « déprécarisation » de ces métiers. Parmi les leviers recommandés aux employeurs : le recours à des vagues de titularisation des contrats à durée déterminée, la revalorisation des rémunérations ou encore la prise en charge des frais kilométriques et du temps de déplacement des personnels. Autre piste évoquée, le regroupement entre employeurs, qui permettrait d’offrir aux candidats des emplois à temps plein et ainsi de les fidéliser.

Pour enrayer la précarité, une montée en compétences des agents est également préconisée. Il s’agit de systématiser les parcours de formation adaptés à l’évolution des métiers (spécialisation dans les maladies cognitives, nouvelles formes de management) et de financer la validation des acquis de l’expérience, notamment pour favoriser l’accès au diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale.

En outre, les auteurs de l’étude estiment qu’il convient de multiplier les passerelles professionnelles pour faciliter la mobilité des agents entre établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et domicile ou encore de promouvoir les emplois à domicile auprès des hommes afin de « casser le stéréotype d’emplois supposés ménagers, donc féminins et mal rémunérés ».

S’attaquer à la pénibilité des métiers

La lutte contre l’usure des personnels représente une autre urgence. Pour remédier à l’épuisement physique et aux tensions psychologiques et émotionnelles observés chez les agents, le développement d’une politique de prévention contre la pénibilité de ces métiers apparaît nécessaire. Sur ce point, il est recommandé aux employeurs de miser sur les innovations technologiques, en particulier les équipements qui permettent d’alléger les charges et d’éviter les postures difficiles. Les collectivités locales sont, par ailleurs, invitées à adopter des mesures sociales visant à compenser la pénibilité des tâches (allègement horaire sans baisse de salaire, formations dans la perspective d’une reconversion professionnelle…).

Miser sur le collectif

Concernant les effectifs, la constitution d’équipes autonomes de six à huit agents pour les interventions à domicile et le respect d’un ratio minimum de professionnels par rapport au nombre de résidents dans les Ehpad peuvent représenter des solutions. D’autres mesures sont avancées comme la mise en place d’un système de tutorat en faveur des jeunes recrues ou la création de nouveaux métiers (coordinateur de services à domicile, « care manager », référent technologies…) à l’instar de ce qui se pratique déjà à l’étranger.

Enfin, jouer la carte du collectif est une des recommandations « pour insuffler la qualité de vie au travail ». Il s’agit en particulier de s’appuyer sur un management « participatif et collaboratif » et sur des pratiques collectives pour mobiliser l’ensemble des personnels « quels que soient leurs statuts et fonctions ».

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