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Le Cher lutte contre les TMS et construit une culture commune de la santé

Le conseil départemental du Cher (18) luttent contre les troubles musculo-squelettiques (TMS) depuis fin 2017 et construit progressivement une culture commune de la santé avec l’activité physique comme fil conducteur. Il est nominé dans la catégorie Santé au travail et pratiques innovantes des Prix santé et mieux-être au travail de la fonction publique territoriale 2019.

2015 : le conseil départemental du Cher (18) fait réaliser un diagnostic des risques psychosociaux (RPS). Celui-ci met en évidence plusieurs facteurs qui impactent directement les relations humaines et qui se traduisent en général par une usure mentale ou physique de certains agents, ce qui accentue l’absentéisme et dégrade les relations collectives de travail. Cette usure se révèle plus importante dans les métiers pénibles physiquement, plus exposés à des pathologies comme les troubles musculo-squelettiques (TMS). Le département constate également l’augmentation du nombre de restrictions médicales, notamment dans les collèges, et le vieillissement de ce personnel.

2016 : un plan de prévention des RPS et d’amélioration de la qualité de vie au travail est alors validé. L’un de ses cinq axes concerne la mise en place d’une démarche de construction de la santé.

2017 : le conseil départemental lance, dans ce cadre-là, la « démarche de lutte contre les TMS et la construction d’une culture commune de la santé » qui se poursuit depuis.

Celle-ci, portée par la direction générale, utilise le fil conducteur de l’activité physique comme vecteur de santé, en l’intégrant concrètement dans toutes les actions de promotion de la santé au travail et en valorisant ses effets bénéfiques sur la santé : diminution des TMS et maintien dans l’emploi, réduction du stress et des RPS, développement d’une cohésion sociale et d’une culture commune de la santé. Utilisée dans le sport de haut niveau, l’approche GMC (Global Mobility Condition) est un levier indispensable dans ce projet. Elle montre aux agents que, par leur travail et les risques associés, ils méritent d’être traités comme des athlètes de haut niveau, quel que soit leur métier. Plus la note GMC de l’agent est élevée, plus celui-ci diminue le risque de développer une pathologie comme les TMS.

Prévention primaire, secondaire, tertiaire

Ce projet est décliné selon les niveaux de prévention :

  • En prévention primaire, lancement du concept "Oser la pep’s attitude" avec une forte communication pour développer une culture commune de la santé grâce à une bonne hygiène de vie (activité physique régulière, alimentation équilibrée…) : conférences, articles, animations, présentation de l’approche GMC et bilans fonctionnels, etc.
  • En prévention secondaire, animation de formations d’acteurs en Prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) en interne, avec un réseau de formateurs internes PRAP. Ceux-ci sont également formés à l’approche GMC avec l’expérimentation d’échauffements spécifiques à certains métiers et la conduite d’études ergonomiques en interne ou en externe.
  • En prévention tertiaire, création d’un groupe expérimental d’une quinzaine d’agents ciblés selon certaines pathologies (TMS) et ayant des restrictions médicales, afin d’expérimenter et de suivre l’approche GMC sur une année.

Le bilan mené en 2018 montre de très bons résultats ! Les 83 agents concernés se sont remis en question, s’interrogeant sur leurs pratiques quotidiennes et sur les actions à mener pour améliorer la préservation de leur capital santé. Ils ont ainsi réussi à mettre en place des actions bénéfiques pour leur santé : amélioration de leur hygiène alimentaire, inscription dans un club sportif, augmentation de l’activité physique, etc. Pour certains agents, cette approche et notamment le GMC a été "une révélation". La réalisation régulière de leurs protocoles a atténué, voire supprimé, certaines de leurs douleurs (dos, raideurs au niveau des cervicales, tensions diverses…). Aujourd’hui, grâce au bouche à oreille, de plus en plus d’agents sollicitent le service prévention pour bénéficier de ce bilan.

De très bons résultats

Par ailleurs, une centaine d’agents ont été formés à la PRAP et trois services ont fait l’objet d’une expérimentation aux échauffements spécifiques par métier. Si le résultat a été probant dans l’un des services, il l’a moins été dans les autres services, le regard des autres constituant un élément bloquant.

Globalement, tous les agents trouvent cette action très intéressante et innovante. Ils apprécient que la collectivité l’ait mise en place au bénéfice de tous, en faisant un réel travail de prévention le plus en amont possible. Ce projet a clairement permis de développer et de construire progressivement une culture commune de la santé autour de l’activité physique, notamment grâce au GMC.

Aujourd’hui, l’outil GMC est reconnu au sein du conseil départemental et devient un dispositif pérenne qui est développé et proposé aux agents. D’autres types d’actions internes sensibilisent les territoriaux, notamment les administratifs, à la prévention des TMS et des RPS ainsi qu’aux actions de prévention proposées. Autre projet prévu : la mise en place d’une application téléphonique, déclinable sur ordinateur, pour communiquer instantanément sur la santé, la prévention, la politique de prévention du département. Un moyen ludique pour continuer à faire évoluer et déployer, par la prévention primaire, une culture de la santé et de la qualité de vie au travail.

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REPERES

  • Code postal : 18000
  • Nombre d’habitants : 300 174
  • Nombre total d’agents : 1 855

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© Tchavolo productions - Alexandre de Cadoudal

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