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Les politiques temporelles : exemples d'actions des bureaux des temps

Comparativement au secteur privé, la prise de conscience des enjeux humains induits par les organisations temporelles du travail reste très insuffisante dans la fonction publique territoriale. Toutefois, dans le cercle restreint de collectivités pionnières, les expériences des bureaux des temps ont permis de faire du temps un objet de politique publique.

La métropole de Lyon

La mission des Temps a été créée en 2002, au niveau de la direction de la prospective et du dialogue public de la communauté urbaine.

Un objectif fondateur lui a été assigné : initier la politique temporelle à partir de l’expérimentation et de la concertation. Un questionnaire intitulé « Vos problématiques de temps » a été envoyé aux 55 communes du Grand Lyon. Un site dédié a été créé. Des forums trimestriels grand public sur des « questions de temps » ont été organisés. Et enfin, les grands dossiers ont été traités avec des concertations ouvertes : crèches inter-entreprises, mobilité et déplacements des entreprises, des lycées et collèges, travail sur le plan de déplacement urbain, temps de la nuit où une carte des services ouverts la nuit a été élaborée, ainsi que celle des déambulations de nuit.

Lors du deuxième mandat municipal, dès 2008, la mission a pris un autre angle : celui de l’innovation et de l’incubation de services, avec une approche spécifique centrée sur les usages, les pratiques et modes de vies, ainsi que sur l’innovation sociale.

Le travail a continué à être organisé autour de tables de concertation pluri-partenariales et pluridisciplinaires (entreprises, associations, collectivités). Il est particulièrement axé sur le management de la mobilité avec les entreprises, et l’incubation de nouveaux services de mobilité (covoiturage, autopartage, vélos en libre-service). Il aborde aussi la question du travail nomade et encourage le travail à distance, les tiers-lieux, les fablabs (contraction de fabrication laboratory, ces lieux de partage d’outils, d’espaces, de productions numériques).

Enfin, depuis le troisième mandat commencé en 2014, la réflexion porte désormais sur la « ville servicielle », la ville partagée, et les nouvelles façons de coproduire la ville et l’action publique.

 

L’exemple du bureau des temps de Rennes

À Rennes, les temps ont leur bureau depuis 2012. Ainsi, une équipe de techniciens mesure les temporalités de la ville dans ses diverses dimensions : temps de travail des personnels de la collectivité, temps de transports, accessibilité des commerces ou des services... Leurs analyses permettent de faire des choix politiques lors de la création de nouveaux équipements, un nouveau moyen de transport, par exemple.

Leur première étude a été consacrée à l’emploi à temps partiel des agents d’entretien des bureaux de la mairie qui intervenaient soient très tôt le matin, soit très tard le soir, leur faisant ainsi subir des horaires très contraignants. Le bureau a ainsi contribué à une nouvelle organisation facilitant l’intervention du personnel de ménage (des femmes en l’occurrence) aux heures normales de bureau. Elles y ont gagné, une meilleure considération professionnelle et une indéniable amélioration des conditions de travail beaucoup moins parcellisées qu’auparavant.

Le bureau des temps est par la suite intervenu pour amener un éclairage sur le désengorgement de stations desservant des universités, ou sur les choix d’aménagements urbains pour l’implantation de tel ou tel service ou commerce dans un nouveau quartier.

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Pour aller + loin :

Retrouvez l’étude complète Les nouvelles temporalités territoriales, conséquences pour les managers et les agents.

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