Santé environnementale : agir sur le cadre de travail pour le bien-être des agents

Publié le 27-11-2020

Engagé au service de l’intérêt général et des citoyens, tout agent public est également une personne dont son employeur doit prendre soin. Garder les agents territoriaux en bonne santé globale est l’une des recommandations de La Fabrique Spinoza dans l’étude qu’elle consacre au bonheur au travail dans la fonction publique.

Le bonheur au travail est lié à la santé globale de l’agent

La santé n’est pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité mais un état de complet de bien-être. Cette définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) encourage les employeurs de la fonction publique territoriale à prendre soin de leurs agents bien au-delà du domaine traditionnellement privilégié de la prévention des risques psychosociaux (RPS) et des troubles musculo-squelettiques (TMS).

La qualité de vie au travail (QVT) dépend, rappelle l’étude de La Fabrique Spinoza, des diverses composantes de la santé :

• La santé environnementale qui met l’accent sur le cadre de travail des agents,
• La santé physique, pour prévenir la survenue de maladies,
• La santé mentale qui se focalise sur les ressentis psychologiques des agents,
• La santé digitale, pour faire en sorte que les outils technologiques soutiennent la santé,
• La santé sociale qui relie notre bien-être à la qualité de nos liens humains.

Offrir aux agents un espace de travail sain et sécurisé

• Une température régulée

Pour l’OMS, « l’environnement est la clé d’une meilleure santé. ». Dans son étude, La Fabrique Spinoza montre que la qualité et la sécurité de l’environnement de travail d’un agent a un impact sur son bien-être, mais aussi sur sa performance. Il appartient aux employeurs d’accueillir leurs agents dans un espace de travail dont la température est sous contrôle. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) estime à 30°C (à l’ombre) le seuil à ne pas dépasser. Or, un sondage OpinionWay réalisé en 2018 montre que la moitié des Français en activité se plaignent de l’ambiance thermique sur leur lieu de travail.

L’étude Pour une fonction publique heureuse liste les mesures pouvant être prises pour adapter le travail aux conditions climatiques : privilégier le travail aux heures les moins chaudes, installer des sources d’eau fraîche proches des postes de travail, aménager des zones de repos climatisées ou ombragées, aménager une rotation sur les postes les plus exposés…

• Une qualité de l’air préservée

85 % du temps des Français est passé dans des espaces clos. Or, l’air intérieur peut être jusqu’à 10 fois plus pollué qu’en extérieur. En cause, les composés organiques volatils (COV) dégagés par les matériaux, éléments de décoration et produits d’entretien utilisés. L’étude de La Fabrique Spinoza met en avant plusieurs initiatives novatrices de collectivités.

La mairie de Guéret (23) a ainsi choisi d’abandonner les produits chimiques d’entretien, au profit de l’usage de l’eau et de produits naturels. Il en est résulté une baisse significative des problèmes d’allergies ou d’asthme chez les agents d’entretien.

Sécuriser les déplacements professionnels

Prendre soin de la santé environnementale des agents territoriaux ne se limite pas à une attention portée au lieu de travail. Le temps passé en déplacements doit également être sécurisé. Par exemple, le centre intercommunal d’action sociale (CIAS) de Saint-Brieuc d’Armor Agglomération a été récompensé dans le cadre des Prix santé et mieux-être au travail (PSMT) de la MNT pour son programme de sensibilisation des agents aux risques routiers. "Partager la route", c’est le thème de cette formation. 90 % des agents du CIAS effectuent des visites à domicile et prennent donc la route quotidiennement.

S’inspirer de la nature pour embellir et humaniser les espaces de travail

Végétaliser les espaces de travail, y compris pour les délimiter dans le respect de la distanciation sociale face à la COVID-19, voire imiter la nature dans le design de ces espaces : la "biophilie" est, selon La Fabrique Spinoza, un moyen de réduire les tensions nerveuses et susciter le bien-être. Pionniers de la psychologie environnementaliste, Rachel et Stephen Kaplan attribuent cet effet bénéfique à la "récupération attentionnelle" que permettrait la présence du végétal dans les espaces de vie.

En savoir plus :

• Fabrique Spinoza : la boîte à outils du bonheur au travail dans la territoriale
• La co-construction, vecteur de bien-être au travail pour les agents territoriaux
• Prendre soin des agents : l’outil numérique au service de la santé
• Prendre soin du corps des agents : la santé physique, facteur de bien-être au travail
• Pour une fonction publique heureuse, cap sur la santé mentale
• Bonheur au travail : quand nos vies personnelle et professionnelle s'emmêlent...

Légende photo : la mairie de Guéret (23) a développé des pratiques éco-responsables pour l'entretien de ses locaux, notamment les sites scolaires. © Tchavolo productions - Alexandre de Cadoudal