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Le travail dans la territoriale se réinvente face à la crise sanitaire

La 26e étude de l’Observatoire MNT analyse l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les pratiques professionnelles des agents. Demeurés sur site ou placés en télétravail, les territoriaux ont dû s’adapter à de nouvelles conditions de travail.

Publié le 02-09-2021 

Dès mars 2020, alors que déferlait la première vague de la Covid-19, les collectivités étaient confrontées à une double nécessité : assurer la continuité des services de proximité et préserver la santé des usagers et des équipes territoriales. En quelques semaines, l’organisation du travail des agents était repensée, de nouvelles pratiques professionnelles expérimentées et des protocoles sanitaires inédits mis en place. Quels impacts ont eu ces changements sur le quotidien des agents, sur leur rapport à leur métier et à leur poste ? Quelles ont été les conséquences de ces bouleversements sur leur santé ? Tel est l’un des axes essentiels de la 26e étude de l’Observatoire MNT publiée en juillet dernier (1).

Cette analyse à chaud de la crise au sein du monde territorial montre que les agents ont dû très rapidement adapter leur vie professionnelle aux protocoles sanitaires élaborés par le gouvernement et mis en œuvre – souvent métier par métier – par les employeurs publics. De fait, les contraintes destinées à freiner la progression du virus ont progressivement transformé les conditions de travail et le cadre habituel dans lequel une majorité d’agents exerçaient leur mission. Ainsi, les personnels maintenus sur site pour exercer les missions essentielles déterminées par les plans de continuité d’activité (PCA) se sont trouvés du jour au lendemain dans des espaces de travail redessinés.

La mise en place de vitres de protection, l’application de jauges et de sens de circulation ou encore l’espacement des postes de travail ont généré pour beaucoup d’entre eux un sentiment d’enfermement et de perte de repères. De surcroît, les bureaux barricadés se sont souvent transformés en lieu de déjeuner avec la fermeture des restaurants administratifs ou extérieurs. En outre, faute d’espace suffisant ou de possibilité d’aération, certains locaux ont été déclarés impropres à l’accueil du public, ce qui a obligé les agents habituellement au contact des usagers à se rediriger vers d’autres services et à exercer un métier différent. L’étude cite, par exemple, le cas d’une métropole qui a réaffecté d’office près de 300 agents sans activité au profit des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de son territoire.

La révolution du télétravail

Les structures territoriales ont dû également inventer dans l’urgence de nouveaux modes de fonctionnement, notamment en déployant massivement le télétravail pour les agents dont l’activité pouvait s’exercer à distance. Si ce basculement du présentiel au distanciel a constitué un important défi logistique et organisationnel pour les employeurs territoriaux, il a également été vécu comme une véritable révolution par la majorité des agents tenus de travailler à domicile. Pour beaucoup, cette mutation a entraîné de multiples difficultés techniques, pas toujours simples à surmonter : manque d’équipements informatiques, problèmes d’accès à distance aux logiciels métiers, saturation des réseaux Internet, organisation familiale…

Les auteurs de cette 26e étude de l’Observatoire MNT soulignent également l’impact psychologique du télétravail chez des agents peu préparés à exercer leur métier dans ce contexte particulier. Ils évoquent notamment le sentiment d’isolement et les perturbations provoquées par la brutale irruption de l’univers professionnel dans la sphère privée. « Une telle situation a pu véhiculer du stress, de l’anxiété, du mal-être et de l’isolement. En outre, pour certains agents, le lien avec les collègues ou avec le supérieur hiérarchique s’est desserré, voire rompu. Pour beaucoup d’entre eux, le manque d’échanges informels a été difficile à vivre », indiquent-ils.

(1) L’étude « Repenser la santé au travail et les organisations à l’aune de la Covid-19 » a été réalisée avec l’Institut national des études territoriales (Inet) et l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF). Elle s’articule autour de témoignages recueillis auprès de 45 acteurs publics (agents, managers et décideurs locaux) représentant 34 structures territoriales de métropole et d’outre-mer.

Observatoire MNT cahier 26 repenser la santé au travail couverture

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