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Conseil général de la Seine-Saint-Denis : risques psychosociaux, diagnostic et action

Le deuxième prix de l’édition 2014 du Prix santé au travail a été décerné au conseil général de la Seine-Saint-Denis (93) pour son diagnostic et son action de prévention sur les risques psychosociaux au sein d’un processus d’amélioration continue. Le jury a tenu à valoriser un état des lieux particulièrement approfondi et complet avec des dispositifs d’accompagnement organisationnels et managériaux, des plans d’action, des interventions ergonomiques… Explications avec Frédéric OYHANONDO, directeur général adjoint du pôle personnel et relations sociales.

Les risques psychosociaux, nous avons tous un avis dessus… sans vraiment les connaître. Cette appellation recouvre des situations différentes (burn-out, stress, souffrance au travail…), d’autant que le conseil général compte 8 000 agents, 21 directions, 200 métiers différents et plus de 350 sites. Notre première difficulté a été de trouver et de nous accorder sur une méthode adaptée à notre complexité. Ensuite, pour être crédibles sur les RPS, nous devions aussi être solides sur les autres priorités de santé et de sécurité au travail.

Frédéric OYHANONDO - directeur général adjoint du pôle personnel et relations sociales

Depuis plusieurs années, le département développe des démarches et des dispositifs pour protéger la santé et la sécurité de ses agents : prévention des risques physiques et techniques, prise en charge individuelle médico-psychosociale. C’est en 2011 que s’est engagée, avec le CHSCT (1), une réflexion sur la prévention des risques psychosociaux (RPS). Un consensus s’est dégagé sur une démarche pluriannuelle, articulant "les exigences scientifiques, opérationnelles, de dialogue social" dans le cadre d’une dynamique globale de la santé au travail, sous l’égide d’un comité de pilotage et du CHSCT.

 

Pérenniser la prévention du risque psychosocial

Cette démarche s’appuie sur l’évaluation des risques, visant à mettre en œuvre principalement des actions de prévention primaire, notamment en identifiant les facteurs de risques présents dans l’organisation du travail, les pratiques managériales, etc. Le conseil général a renforcé l’équipe de médecine professionnelle et préventive et mis en place une équipe pluridisciplinaire (préventeurs, psychologues, ergonomes, assistantes sociales…). Un comité scientifique accompagne la démarche, grâce à un partenariat avec le fonds national de prévention de la CNRACL (2). Un comité de projet est chargé du déploiement et du suivi opérationnel.

 

Co-construire le dialogue social et scientifique

Vu la taille de la collectivité, le comité de projet a décidé de mener les évaluations qualitatives et quantitatives, puis les plans d’action qui en découlent, par périmètres successifs. En 2014, deux groupes de directions, représentant les trois grandes filières sociale, technique et administrative (environ six-cents agents), ont été évalués. S’y ajoutent plusieurs évaluations et accompagnements d’équipes chaque année. Portée par l’exécutif et la direction générale, cette démarche se fait en association avec les agents sur le terrain et avec l’aide de prestataires. Ses objectifs sont déjà atteints : pérenniser la prévention du risque psychosocial, mettre en place un processus d’évaluation, co-construire le dialogue social et scientifique. « Notre démarche par direction et nos échanges en comité scientifique actent de la mise en place d’une démarche pluriannuelle d’amélioration continue », conclut Frédéric OYHANONDO.

 

(Propos recueillis en 2014, lors de la remise des Prix)

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LES DIX PREMIERS FACTEURS DE risques psychosociaux (3) …

… mis en exergue dans une direction pilote et entraînant des actions ciblées en 2014/2015 :

  • Manque de reconnaissance des efforts,
  • Exigence qualitative du travail,
  • Information et communication internes insuffisantes,
  • Injustice organisationnelle,
  • Faibles perspectives d’évolution,
  • Incertitude vis-à-vis de l’avenir,
  • Manque de reconnaissance des résultats,
  • Trop de reporting, de règles et de procédures,
  • Trop de changements,
  • Interruptions dans le travail et tâches multiples en parallèle.

 

 

(1) CHSCT : comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

(2) CNRACL : Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales.

Mettre en place des programmes de prévention afin de réduire durablement les risques professionnels

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