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Mairie des Ponts-de-Cé : pour un entretien moins pénible des locaux

Première lauréate du Prix santé au travail 2014, la commune des Ponts-de-Cé (49) a été récompensée pour la mise en place d’une solution de prévention des troubles musculo squelettiques (TMS) destinée aux agents qui entretiennent les locaux de 26 sites. Interview croisée avec Laurent REDOIS, responsable du service des ressources humaines, et Vincent OLIVEAU, chef d’équipe des agents d’entretien des locaux.

Ce travail, lancé par le service de la vie scolaire, a rapidement associé le service des ressources humaines, afin que celui-ci puisse apporter un regard santé au travail dans cette grande enquête. (...) Ce projet mise sur un maintien dans l’activité aussi longtemps que possible pour les agents d’entretien des locaux.

Edith CHOUTEAU - adjointe au maire déléguée des solidarités et des ressources humaines

Quelle est l’origine de votre démarche ?

Laurent REDOIS : Ce sont les élus qui ont souhaité développer la prévention dans la politique RH en créant, dès 2008, un CHSCT(1) commun à la ville et au CCAS(2). De cette initiative est née une dynamique qui a abouti notamment à la réactualisation du document unique en 2011. Celui-ci a révélé, pour le métier d’agent d’entretien des locaux, un risque important de TMS et des facteurs de pénibilité liés aux conditions de travail. Notre action s’est donc naturellement tournée vers ces agents, d’autant que nous avions constaté un absentéisme récurrent et important.

 

Vincent OLIVEAU : Parallèlement, le directeur des services à la population m’avait demandé de recenser et d’analyser les locaux en relevant, pour chaque site, la surface à entretenir, la nature et l’état des sols, son utilisation… Le service des ressources humaines nous a rejoints dans cette étude en intégrant des notions de prévention et de conditions de travail : matériel, horaires, déplacements, affectation…

 

Vous êtes finalement allés plus loin que l’objectif initial de l’étude…

Vincent OLIVEAU : Oui. Afin d’intégrer les critères liés à la pénibilité de ce métier, nous avons imaginé une modulation du temps de travail en fonction de l’âge de l’agent, de la nature et l’état des sols, de l’usage des locaux. Depuis 2013, nous affectons les agents sur les sites les plus proches de leur lieu d’habitation, limitons les horaires “coupés” et “décalés”, les amplitudes horaires excessives… Nous avons changé quelques matériels obsolètes ou inadaptés (aspirateurs, chariots de ménage…) et avons réalisé des travaux d’aménagement, notamment l’installation de points d’eau et de vide-seaux, de douchettes sur lavabo.

 

Laurent REDOIS : Nous avons aussi mis en place un plan de formation pluriannuel pour professionnaliser les agents d’entretien, souvent affectés à des missions complémentaires telles que la surveillance de la restauration scolaire, le périscolaire... Nous souhaitons passer de la notion d’emploi à la notion de métier.

 

Avez-vous déjà mesuré les résultats de votre démarche ?

Laurent REDOIS : Les agents se sentent mieux reconnus, plus encadrés dans leurs fonctions. Nous constatons aussi, sur 2014, une baisse de 40 % du nombre de jours d’arrêt de travail et de 10 % (3) du nombre d’agents en arrêt de travail. A voir sur le long terme, mais c’est déjà un très bon signe.

 

Vincent OLIVEAU : Une partie des agents était volontaire pour participer à l’étude. Leur implication nous a permis d’aller jusqu’au bout de notre démarche. Nous l’avons menée en interne, sans aide extérieure, avec le service des ressources humaines, avec notre propre analyse du terrain et notre propre outil informatique.

 

(Propos recueillis en 2014, lors de la remise des Prix)

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MISE EN ŒUVRE DE LA DÉMARCHE

  • Création du groupe de pilotage,
  • Recensement des surfaces des locaux,
  • État des lieux des sites où les points d’eau sont manquants ou inopérants,
  • Création de la base “diagnostic des besoins”,
  • Retour d’expérience avec les agents.

 

Votre expert MNT à vos côtés

Au-delà du respect réglementaire, il s’agit de : structurer la démarche de prévention et impliquer efficacement les parties prenantes, optimiser la gestion des ressources humaines et favoriser le dialogue social, planifier les plans d’actions et gérer les mises à jour.