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Montataire : du vécu des ATSEM à une démarche globale de santé au travail

Premier lauréat du Prix Santé au travail 2011, la commune de Montataire (Oise) a vu récompensé sa démarche "Prévention et promotion de la santé" sur la santé au travail des ATSEM (1). Véritable politique d’écoute, vision globale, transversalité… Explications avec Latifa HASNI, directrice générale adjointe en charge des ressources humaines, et Pascal d’INCA, conseiller municipal et président du CHSCT (2).

Nous essayons de promouvoir une véritable démocratie participative avec les habitants et les agents. Lors de réunions de travail avec les ATSEM, nous avons entendu de la souffrance, des difficultés et un constat d’absentéisme. Cela nous a amenés à nous dire qu’il fallait faire quelque chose.

Aujourd’hui, les collectivités sont soumises à des moments difficiles en matière budgétaire. Forcément, cela peut avoir des répercussions sur le personnel. Mais, nous considérons qu’il n’est pas une charge, mais plutôt un investissement. Avoir des agents qui travaillent dans de bonnes conditions et un bon esprit, c’est l’assurance d’une efficacité du service public.

Jean-Pierre BOSINO - maire de Montataire

Que retenez-vous de votre démarche ?

Latifa HASNI : Sa globalité. En partant d’un constat en 2009 - un fort taux d’absentéisme chez les ATSEM, nous avons mené une démarche nouvelle que nous avons appréhendée globalement. Le projet a été riche et intéressant car il a touché à tous les aspects de la gestion des ressources humaines.

 

Pascal d’INCA : Je retiens l’aspect participatif de la démarche. Nous avons constitué un groupe de travail avec les ATSEM, le personnel enseignant, le CHSCT, le Centre de gestion de l’Oise, l’Inspection académique, les ACMO (3), la direction et la DRH. Ils ont tous adhéré à ce projet.

 

Concrètement, quelles actions avez-vous mises en place ?

Pascal d’INCA : En 2010, le CHSCT a mené une enquête pour connaître le climat social de travail des 26 ATSEM de la commune, leur vécu, leurs contraintes et leurs souhaits. Puis, le Centre de gestion a réalisé une étude ergonomique sur chaque lieu de travail. Il a relevé 42 postures contraignantes avec des disparités d’une école à l’autre.

 

Latifa HASNI : En 2011, nous avons mis en place un suivi psychologique pour les ATSEM, organisé une formation sur les bons gestes et postures, revu l’organisation du travail et des lieux de travail, acheté du matériel et du mobilier ergonomique, embauché des apprenties. Cette année, nous rédigeons une charte et structurons en amont le grand ménage d’été.

 

Que représente pour vous ce premier prix ?

Pascal d’INCA : La preuve que nous allons dans le bon sens et une motivation pour aller plus loin car tout n’est pas encore réglé au niveau des ATSEM. Il nous incite aussi à lancer la démarche dans d’autres secteurs comme les crèches.

 

Latifa HASNI : Ce prix est une reconnaissance de nos actions et une grande fierté pour le personnel communal. Il lui a permis de prendre conscience collectivement de l’importance de la santé au travail. Très mobilisé, il nous sollicite maintenant dans d’autres domaines !

 

(Propos recueillis en 2011 à l’issue de la remise des Prix).

(1) ATSEM : agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles.

(2) CHSCT : comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

(3) ACMO : agent chargé de la mise en œuvre.

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