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« Un dispositif cohérent avec nos enjeux prioritaires : le maintien dans l’emploi des agents et leur bien-être au travail »

D’avril à juillet 2021, une dizaine d’agents en restriction médicale de la ville de Colomiers (31) ont suivi des séances d’activité physique adaptée (APA) sur leur temps de travail. Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse Métropole, et Stéphanie Réato, responsable de service Prévention santé et accompagnement social au Pôle RH de la ville de Colomiers, reviennent sur cette démarche proposée par la MNT, en partenariat avec la Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV). Interview croisée.

Ce projet fait écho à notre démarche d’accompagnement des agents tout au long de leur carrière, notamment des agents en phase de reclassement."

Karine Traval-Michelet - maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse Métropole

Publié le 29-07-2021

  • À quels enjeux ce programme d'activité physique adaptée (APA) répond-il ?
  • Karine Traval-Michelet : Ce dispositif est cohérent avec notre schéma directeur des RH, dont deux des objectifs prioritaires sont le maintien dans l’emploi des agents et leur bien-être au travail. Je crois beaucoup aux bienfaits de ce type de projets, ils permettent de retrouver de la confiance en soi et une activité physique adaptée. Nous avions déjà mené une expérience dans le même esprit, il y a quelques années, en proposant des séances de réveil musculaire.

  • Par quelles actions concrètes votre engagement s'est-il traduit ?
  • K. T.-M. : Les séances ont été organisées sur le temps de travail. Cela me semblait essentiel à la réussite du dispositif. Nous avons également mis à disposition les espaces intérieurs nécessaires, bien que, rapidement, le groupe ait profité du beau temps pour organiser les activités à l’extérieur... Enfin, nous avons associé à ce projet un éducateur sportif de la collectivité, déjà formé au sport-santé, afin d’en garantir la pérennité. Notre éducateur a pu ainsi co-animer les séances avec l’éducateur de l’EPGV.

  • Comment ce programme a-t-il été perçu par les agents et leurs managers ?
  • K. T.-M. : Les retours ont été très positifs, tant de la part des agents que des managers. Ces derniers ont soutenu le projet et se sont montrés rassurants envers les agents qui pouvaient parfois se sentir gênés de bénéficier de ce dispositif sur leur temps de travail.
  • Stéphanie Reato : Tout au long du projet, nous avons mesuré la perception des participants et des managers : entretiens formels et informels, enquête de satisfaction en fin de programme… Les retours sont très positifs, le niveau de satisfaction des participants est en moyenne de 8,8 (sur une échelle de 1 à 10) !

  • Comment avez-vous sélectionné les agents ?
  • S. R. : L’identification des agents s’est faite grâce à une approche pluridisciplinaire, en croisant les regards de la chargée d’accompagnement au reclassement, des assistantes sociales et du médecin de prévention. Cette sélection a été effectuée parmi les situations individuelles présentant des restrictions physiques importantes, un handicap, des difficultés de maintien dans l’emploi ou un reclassement.

  • En quoi consiste ce programme d'APA ? 
  • S. R. : Ce programme s’adresse à des agents qui ont des contraintes physiques. Les séances d’activité physique sont donc adaptées à chaque situation individuelle. Chaque participant bénéficie ainsi d’un programme sur mesure, construit à partir d’une préconisation médicale de son médecin traitant, ainsi que d’un entretien et de tests individuels menés par l’animateur des séances. Un carnet de suivi a été offert à chaque agent, ce qui facilite son accompagnement progressif.

  • Comment s'est passé le partenariat avec la MNT, la FFEPGV et la médecine du travail ? 
  • K. T.-M. : Ce projet s’est déroulé de manière assez fluide, chacun ayant un rôle prédéfini ou étant associé à un moment précis du dispositif. J’ajouterais également un autre partenaire : les médecins traitants, sans l’accord desquels nos agents n’auraient pas pu intégrer ce dispositif.

  • Quelles difficultés avez-vous dû dépasser ?
  • K. T.-M. : Le projet s’est bien déroulé dans son ensemble, bien que perturbé pendant quelques semaines par le troisième confinement. Nous avons aussi parfois noté un manque d’assiduité de certains participants, lié à leur fragilité initiale.

  • Qu'est-ce que ce programme d’APA a changé ?
  • K. T.-M. : Le projet a globalement été bénéfique aux agents, en leur permettant d’apprendre à réaliser des gestes tout en se préservant, comme le simple fait de marcher correctement ou de pratiquer une activité physique tout en ayant conscience de ses limites. J’espère que cela aura créé une dynamique pour les inviter à re-pratiquer une activité physique. Le projet a également permis la rencontre d’agents d’univers différents qui ne se connaissaient pas et qui ont pu partager des temps ensemble, dans une ambiance chaleureuse.
  • S. R. : À l’unanimité, cela a créé un mieux-être personnel (physique et psychologique) et, dans une moindre mesure, un mieux-être au travail. Ce programme a eu aussi un effet positif sur la confiance en soi et la motivation. Plusieurs participants ont verbalisé le fait de se sentir pleins d’énergie au moment de leur prise de poste après la séance hebdomadaire d’APA, en début de matinée.

  • Quels sont vos projets pour demain en matière de prévention et de santé au travail ?
  • S. R. : La pertinence de reconduire ce type de programme n’est plus une question mais bien une conviction !
  • K. T.-M. : Un bilan de cette première phase de test est en cours. En effet, nous devons capitaliser sur cette expertise afin de réfléchir à un déploiement plus large. Ce projet fait écho à notre démarche d’accompagnement des agents tout au long de leur carrière, notamment des agents en phase de reclassement. Je souhaite donc qu’un plan d’actions soit présenté d’ici à la fin de l’année 2021, afin que nous puissions proposer des séances d’APA, animées par notre éducateur sportif qui a été associé au projet.

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© Romain Segall ; ville de Colomiers.

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