Première lauréate du Prix Santé au travail en 2012, la commune de Saint-Marcellin (Isère – 8 500 habitants, 240 agents municipaux) a vu récompenser sa politique de prévention de la santé physique et psychique des 58 aides à domicile de la ville. Problématique, méthode, actions, résultats : le point avec Razika MERABET, directrice des ressources humaines.
La santé au travail du personnel est un gage de santé de la structure qui l’emploie, qu’elle soit une collectivité ou une entreprise. Ce qui est valable dans le privé en matière de politique de ressources humaines l’est également, bien sûr, dans le public. La santé des agents va de pair avec l’efficience de la mairie et donc de la qualité des services d’intérêt général rendus à l’usager. (…) Nous avons mené notre politique de prévention de la santé des aides à domicile sur la durée : un projet abouti et concluant aujourd’hui qui reste à poursuivre… et à étendre aux autres métiers de la ville. Ce premier prix est une belle gratification !
Jean-Michel REVOL - maire de Saint-Marcellin
MNT : Pourquoi vous êtes-vous préoccupés de la santé des aides à domicile ?
Razika MERABET : C’est le seul métier de la ville exercé chez le particulier et non dans l’enceinte de la collectivité. L’un de ceux qui ont le plus évolué depuis dix ans. Véritable accompagnement dans la vie courante, il exige de grandes qualités humaines et mobilise un capital d’énergie et d’émotions. D’où une usure professionnelle qui se traduisait par une augmentation constante de l’absentéisme.
MNT : Concrètement, quelles actions avez-vous mises en place ?
Razika MERABET : Nous avons instauré un parcours d’intégration des nouveaux agents avec une journée d’accueil et un tutorat pendant la première année. Nous avons aussi lancé deux sortes de formations : les unes pour les risques professionnels liés au métier (troubles musculo-squelettiques, premiers secours, utilisation des produits et techniques d’entretien des locaux), les autres pour les risques psychosociaux avec, sur plusieurs années, des sessions spécifiques à ce métier d’aide à la personne, des temps d’échanges individuels et collectifs, des ateliers de médiation artistique, etc.
MNT : Que retenez-vous de votre démarche ?
Razika MERABET : D’abord, le management participatif et donc un personnel fédéré. Nous avons inclus les principaux agents concernés : aides à domicile, assistants de prévention, équipes administratives, médecin du travail… Ensuite, notre méthode. Nous avons accompli un travail fastidieux, mais précieux, avec les assistants de prévention pour recenser les risques professionnels et les conditions de travail. Enfin n, les résultats. Le nombre de jours d’arrêt par agent a diminué entre 2010 et 2011, les risques professionnels liés au métier ont baissé, les pratiques quotidiennes se sont professionnalisées et les agents ont maintenant en leur possession les techniques de maîtrise des risques !
(Propos recueillis en 2012 à l’issue de la remise des Prix).
_________________________________________________________________________________________
LES RISQUES ASSOCIÉS AU MÉTIER D’AIDE A DOMICILE :
- Gestes et postures,
- Risques infectieux et parasites,
- Risques psychosociaux,
- Risque d’agression,
- Risque routier,
- Risque électrique, chimique et de brûlure,
- Chutes de plain-pied et de faible hauteur.