L’édition 2018 du baromètre de La Gazette-MNT, "bien-être au travail" dans les collectivités, confirme de fortes attentes en matière de prévention. Paradoxalement, les actions ne sont pas toujours là où elles sont le plus attendues. Repères pour des actions mieux ciblées, plus efficaces… Troisième volet sur la prévention après l'analyse des tendances fortes (augmentation de la pression, fragilisation des agents de catégorie C...) et un focus sur la filière médico-sociale.
Aucune action de prévention n’est proposée pour plus de la moitié des agents. Pour ceux qui en bénéficient, la prévention des risques psychosociaux (RPS) et celle des troubles musculo-squelettiques (TMS) sont actuellement les sujets les plus traités par les collectivités. À la question “votre collectivité vous propose-t-elle de suivre des actions de prévention et/ou de bien-être au travail dans les domaines suivants?”, 18 % des interviewés répondent par l’affirmative pour les TMS, 18 % également pour les RPS, loin devant les actions concernant la consommation de substances psycho-actives (9 %). Si les actions TMS sont identifiées de manière uniforme par les trois catégories (18-19 %), en revanche 27 % des agents de catégorie A citent les actions RPS contre 23 % pour les B et 16 % pour les C. Rappelons que les TMS restent la première cause de maladies professionnelles selon les chiffres de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) (92 % en 2014). Interrogés sur les priorités, 62 % des agents de catégorie A placent en premier les actions contre les RPS, loin devant les TMS (22 %). Décalage bien moins marqué pour les catégories C qui placent les RPS en premier pour 49 % et les TMS en second pour 37 % ; les catégories B, pour leur part, sont à 58 % et 28 %. À cet égard, la MNT annonce la publication d’un guide RPS destiné aux encadrants pour le printemps 2019.
RPS et TMS une priorité, document unique à concrétiser
La réalisation et la mise en place du document unique d’évaluation des risques (DUER) est la priorité numéro deux pour les agents de catégorie A (29 %) et numéro trois pour les catégories B (27 %, juste derrière les TMS à 28 %). De fait, seuls 37 % des décideurs déclarent que leur collectivité a réalisé et actualisé ce document (cf. étude IFOP-MNT, octobre 2017). Introduit par le décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001, ce document constitue pourtant un préalable indispensable à toute démarche pertinente de prévention et santé au travail, bien ciblée sur les besoins réels. Un document dont doivent s’emparer directement les collectivités, la sous-traitance en ce domaine constituant un risque avéré de méconnaissance des risques véritables. Raisons pour lesquelles la MNT en fait une de ses préconisations dans son livre blanc publié en 2017, Santé et mieux-être au travail des agents territoriaux.
Quant à l'activité physique, la conscience qu'elle est un levier de prévention progresse. Même si aucune incitation à la pratique d’une activité physique ou sportive n’est encore proposée à près de 8 répondants sur 10, le pourcentage des agents de catégorie A à qui la collectivité a proposé de l’activité physique à titre de prévention, a augmenté de 4 points (13 %, et 8 % pour les C). Les agents de catégories A et C la placent désormais en troisième position des priorités après les RPS et les TMS. À noter que les agents de la filière Économie-Tourisme-Environnement la place même en priorité 1.
Activité physique : levier de prévention pour la qualité de vie au travail
Souvent liée à une thématique touchant à la sphère privée, l’activité physique représente un réel levier d’amélioration de la qualité de vie au travail. Concernant la promotion de l’activité physique, il s’agit de remédier au développement de la sédentarité, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une cause majeure de maladies et d’incapacité. C’est un axe d’étude que la MNT a décidé d’approfondir avec un projet de recherche médicale mené avec la Fondation de l’avenir (FdA), et la mise en place de la e-cohorte MouveMeNT, visant à évaluer l’impact de la reprise d’activité sur la santé et le bien-être des agents territoriaux. Plus encore : les agents territoriaux exerçant en moyenne des activités plus physiques que la moyenne des actifs, notamment dans les filières technique ou petite enfance, la MNT déploie avec les collectivités qui le souhaitent des programmes d’activité physique ciblés sur des métiers particuliers. C’est le cas des ATSEM avec la Ville d’Agen.
En conclusion, trois axes ou actions prioritaires se profilent à court terme :
- La prévention des RPS, avec la montée de la pression ressentie par l’ensemble des catégories A, B et C ;
- La réalisation et sa mise à jour du document unique (DUER), gage d’efficacité de la prévention ;
- L’activité physique, soit pour lutter contre les effets de la sédentarité, soit pour limiter les troubles liés aux métiers physiques.
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Bien-être au travail dans les collectivités : sortie du baromètre annuel de La Gazette-MNT
Publiés le 5 novembre 2018, les résultats du baromètre de La Gazette-MNT s’appuient sur un échantillon de 4453 agents territoriaux, dont 73 % de femmes, interviewés entre le 27 août et le 14 septembre : 9 % de catégorie A, 15 % de catégorie B, et 76 % de catégorie C.
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Mots-clés : Bien-être au travail, action, prévention, risques psychosociaux, RPS, troubles musculo-squelettiques, TMS, document unique, collectivités, activité physique, levier, qualité de vie au travail
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