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Les pratiques collaboratives, levier de modernisation de l’action publique et facteur de bien-être au travail

Les modes de travail collaboratifs restent encore peu développés dans les collectivités. Ils portent pourtant en germe de grands progrès pour l’efficacité des politiques publiques et pour l’épanouissement des acteurs territoriaux. C’est ce que montre le 30e Cahier de l’Observatoire MNT, « Faire le pari du collaboratif ».

Publié le 22-12-2023

Si la plupart des acteurs publics, qu’ils soient élus, agents, managers, DRH ou représentants syndicaux, réclament à l’unisson davantage d’horizontalité et de coopération dans l’exercice des missions d’intérêt général, peu d’entre eux osent expérimenter les modes de travail collaboratif. Comment expliquer ce décalage entre le désir largement partagé d’investir de nouveaux modèles managériaux et la mise en œuvre sur le terrain de pratiques en rupture avec la culture administrative traditionnelle ? En quoi ces processus innovants peuvent-ils permettre de transformer le rapport au travail des agents territoriaux ? Comment intégrer plus largement les démarches collaboratives ? Autant de questions auxquelles tente de répondre le 30e Cahier de l’Observatoire MNT, Faire le pari du collaboratif, en partenariat avec l’Institut national des études territoriales (Inet) et l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF).

Le 30e Cahier de l’Observatoire MNT

Basé sur des entretiens individuels et quatre études de cas approfondies (1), le guide managérial de l’Observatoire MNT montre le travail collaboratif à la fois comme un levier pour réinventer le service public et un moyen d’appréhender les défis sociétaux des collectivités. Transition environnementale, d’inclusion sociale, culturelle et générationnelle ou de démocratie participative : l’approche collaborative permet à l’organisation territoriale de développer plus efficacement ses politiques publiques. « Il s’agit de faire un pas vers un fonctionnement plus participatif des agents, des usagers et vers plus d’interactions entre services, catégories d’emplois et acteurs du territoire, affirme Laurent Besozzi, président de l’Observatoire MNT. Le travail collaboratif constitue une clé pour mieux répondre aux attentes des citoyens et irriguer les territoires avec des services publics plus réactifs, plus agiles et plus proches. »

Le travail en silo battu en brèche

Grâce à la confiance qu’elle accorde aux acteurs, la démarche collaborative peut effectivement développer la transversalité des sujets portés par les agents et battre en brèche le travail en silo, mode d’organisation historique de la sphère territoriale. Le mode de travail collaboratif repose effectivement sur une série de principes de management (contrôles raisonnés et bienveillants, droit à l’erreur, logique d’apprentissage plutôt que sanctions punitives, liberté de s’organiser…), qui renforce l’autonomie, la réactivité et l’efficacité de chaque maillon de l’intervention de la collectivité.

Dans le même temps, les pratiques collaboratives font émerger de nouvelles coopérations entre l’entité territoriale, ses partenaires institutionnels et les usagers. Dès lors, les procédés de travail, les compétences et les responsabilités des agents, et même la constitution des équipes, ne se trouvent plus formatées. Une flexibilité qui permet à la collectivité de gagner en agilité, d’être plus proche de l’usager, de mieux l’accompagner et finalement de renforcer l’efficacité de ses missions.

Modes collaboratifs : en quête de qualité de vie au travail

En accordant une plus grande autonomie aux agents, aux managers et aux cadres territoriaux, les modes collaboratifs ne permettent pas seulement de libérer l’esprit créatif des équipes et de favoriser l’innovation dans les projets. Ces pratiques organisationnelles pourront bénéficier également à la qualité de vie au travail, si et seulement si elles sont suffisamment pensées et clairement définies. Tout comme le besoin de définition et de la clarification de ce qu’elles recouvriront dans chaque cas et des attendus, ces pratiques apporteront du mieux-être en étant pratiquées si elles ne créent pas davantage de confusion ou de perte de repères, d’où les points de vigilance et recommandations de l’étude.

Ces modes de travail répondent aux aspirations profondes des territoriaux, en particulier des plus jeunes, en termes d’autonomie ou de recherche de sens. « Faire comprendre par la pédagogie, faire adhérer et amener les professionnels à s’impliquer, donner envie d’être acteur, de proposer et de faire remonter les solutions, responsabiliser et gratifier… sont des leviers fréquemment sollicités pour répondre à la crise du travail et de l’attractivité. Tout comme le besoin de sens au travail et la quête de cohérence entre activités professionnelles et valeurs personnelles », soulignent notamment les auteurs de la 30e étude de l’Observatoire MNT.

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(1) La 30e étude de l’Observatoire MNT repose sur 28 entretiens individuels menés auprès d’un échantillon varié de 21 structures en collectivités, dans l’armée et la fonction publique hospitalière. Quatre études de cas, fondées sur des entretiens croisés au sein de collectivités territoriales, complètent l’étude : Département du Val d'Oise, Métropole européenne de Lille, Smicval, Caluire-et-Cuire. Les bonnes pratiques des 21 structures sont résumées en annexe de l’étude.

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Couverture du cahier 30 de l'Observatoire MNT

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