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Confinement : un fonds d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales

Partenaire de la MNT, la Fondation des Femmes a lancé un fonds d’urgence pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales. Ces temps difficiles de confinement créent des situations catastrophiques pour certaines femmes, déjà confrontées en temps normal à la violence de leur conjoint, qui se retrouvent aujourd’hui encore plus désarmées et démunies pour y faire face. C’est pour répondre à une situation d’urgence extrême que cet appel aux dons a été lancé auprès des entreprises et du grand public : pour que ces femmes et leurs enfants disposent immédiatement de solutions.

Publié le 17-04-2020

Une hausse de 36% a été enregistrée depuis mi-mars concernant les signalements de violences conjugales en région parisienne. L’actuel confinement, pénible à vivre pour tous, est dramatique pour certaines femmes qui se voient contraintes de subir 24h/24 la violence de leur conjoint, exacerbée, de surcroît, par le stress et la contrainte de l’enfermement.

La situation inquiète les pouvoirs publics qui se mobilisent au niveau des forces de l’ordre et de la justice, afin que ces femmes puissent être exfiltrées et porter plainte. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé vouloir réquisitionner les centres commerciaux pour qu’ils deviennent des points d’accueil, et un système d’alerte est également mis en place dans les pharmacies.

Le numéro d’appel d’urgence le 39 19 est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge.

Confinement : les associations se réorganisent

Mais les associations subissent elles aussi le confinement et ont du mal à continuer à venir en aide à ces femmes. Elles doivent se réorganiser pour agir autrement : communiquer différemment, s’équiper d’ordinateurs portables pour télétravailler…  ce qui demande des moyens qu’elles n’ont souvent pas.

Enfin, les femmes exfiltrées de leur foyer tombent le plus souvent dans la précarité et, dans le contexte actuel, celle-ci est d’autant plus difficile à vivre, alors que les banques alimentaires sont le plus souvent fermées ou manquent de bénévoles.

Violences conjugales : trouver des solutions d’urgence

C’est ainsi que la Fondation des Femmes, soutenue par la MNT, a lancé le 25 mars un fonds d’urgence , dès la deuxième semaine du confinement, auprès du grand public, des entreprises et des collectivités. « Les femmes ont moins de possibilités de sortir, de communiquer, d’envoyer des signaux d’alerte, de se réfugier dans un foyer, chez une amie, une sœur, une cousine ou un centre d’hébergement…, raconte Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes. Elles se retrouvent en permanence sous la coupe de leur conjoint et leur servent d’exutoire. Dès le début du confinement, nous avons anticipé les problèmes graves qu’il pouvait engendrer pour elles et nous avons cherché à développer des solutions. »

L’objectif est de récolter des dons pour agir sur tous les fronts : fournir le matériel nécessaire aux associations (ordinateurs, notamment), proposer des solutions d’hébergement aux femmes qui en ont besoin, en leur payant des nuitées dans des hôtels, mais aussi leur fournir les produits de première nécessité : de quoi manger, se laver…

Entreprises, particuliers : un élan de solidarité

« Plus le confinement va durer, plus l’isolement et l’enfermement grandissent, et plus cela va devenir difficile », s’inquiète Anne-Cécile Mailfert. Mais, déjà, elle se félicite d’avoir récolté près de 100 000 euros de dons de particuliers. Du côté des entreprises, la Fondation des femmes suscite une mobilisation sans précédent. Par exemple, un gros promoteur immobilier met à la disposition des femmes des chambres dans des résidences universitaires, une entreprise des ordinateurs… Tous les dons, financiers ou matériels, sont les bienvenus.

 « C’est une belle mobilisation, se réjouit Anne-Cécile Mailfert, la situation actuelle, si douloureuse soit-elle, crée de la solidarité. Surtout, le grand public, les entreprises et les collectivités ont conscience qu’il faut agir maintenant, et ne pas attendre une semaine, un mois, un an… » C’est en effet une situation d’urgence absolue et grâce aux dons, des exfiltrations pourront avoir lieu, dès demain. Quelques femmes de la région parisienne et de Bretagne pourront être hébergées… et être épargnées.

Après-confinement : préparer l’avenir

Quant à l’après-confinement, il inquiète également les associations. Elles prédisent une demande massive de femmes qui voudront alors s’extraire de leur foyer, n’en pouvant plus des violences qu’elles auront subies pendant cette période. « Après des semaines d’enfermement avec leur conjoint, il est probable que pour beaucoup de ces femmes, la vérité sur leur réalité aura éclaté, pronostique Anne-Cécile Mailfert. En région parisienne, notamment, 60 % des femmes qui subissent cette violence conjugale travaillent. Aujourd’hui, cette soupape n’existe plus. » Là encore, des fonds seront nécessaires pour les associations afin qu’elles puissent répondre à l’urgence. D’autant que 213 000 femmes ont été victimes de violences conjugales en 2018. Un chiffre qui fait frémir, et qui nécessite encore, et toujours plus, de solidarité.

Si, en tant que collectivité territoriale, vous souhaitez faire un don financier ou matériel à la Fondation des Femmes, connectez-vous dès maintenant sur fondationdesfemmes.org

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La Nuit des relais : engagez-vous dans la course !

La MNT est partenaire de La Nuit des Relais, organisée par la Fondation des femmes. Cette course solidaire a lieu plusieurs fois par an dans différentes villes de France. Son objectif est de lever des fonds pour les associations qui aident les femmes victimes de violences conjugales. Les entreprises ou les collectivités peuvent alors faire participer des équipes de 5 à 10 collaborateurs. La dernière édition, qui a eu lieu en décembre 2019 à Paris, a permis de récolter près de 300 000 euros, en réunissant 4 000 participants.

En savoir plus sur la dernière Nuit des Relais à Bordeaux : https://collectivites.mnt.fr/actualite/nuit-des-relais-mnt-partenaire-engage

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