Ville de Courbevoie : politique volontariste de retour, maintien dans l’emploi et reclassement
Le deuxième prix de l’édition 2015 du prix santé au travail a été décerné à la mairie de Courbevoie (92) pour sa politique de retour et de maintien dans l’emploi. Le reclassement a été intégré dans une réelle gestion de ressources humaines en vue d’accompagner individuellement l’agent. A travers cette initiative, le jury a désiré rappeler le rôle majeur d’une collectivité dans cette problématique.
Initié en 2011, notre projet permet au personnel en congé de longue maladie ou qui a subi un accident de pouvoir réintégrer les services dans les meilleures conditions possibles et continuer à travailler.
Nathalie RENAULT - maire-adjointe déléguée aux ressources humaines
Pour Géraldine ARSAC, directrice générale adjointe ressources humaines et solidarités : « Tout l’enjeu est de positionner ces agents sur des postes qui existent déjà et non pas sur des postes fabriqués sur mesure ».
Cette politique volontariste concerne tous les agents amenés à bénéficier de la procédure d’aménagement de poste ou de reclassement de manière temporaire ou définitive. Le reclassement a donc été intégré comme un élément à part entière de la gestion des ressources humaines. Un accompagnement individuel des agents a été mis en place avec des moyens spécifiques. Des entretiens personnels se déroulent avec le pôle santé, le pôle recrutement et le médecin de prévention. Le but ? Accompagner au mieux les services et les personnels pour que l’aménagement de poste ou le reclassement tienne compte de la santé du collaborateur, de ses compétences, de ses marges d’évolution, de sa situation personnelle et des nécessités de services.
Un accompagnement individualisé
La ville a créé une commission de reclassement permanente qui, se réunissant au moins trois par an, coordonne les multiples acteurs. Elle permet la planification des dispositifs particuliers et des outils de prévention et de reclassement : aménagements de postes ou d’horaires, tests de niveaux, bilans de compétences, plans de formation individuels, stages d’immersion dans d’autres services… « Le stage d’immersion, souligne Géraldine ARSAC, est le fruit d’un accord entre l’agent en situation de reclassement et l’un des services de la ville qui, ayant besoin temporairement d’un renfort de personnel, accepte d’accueillir l’agent et de participer à sa formation pratique. » Jennifer SOULISSE, responsable santé et relations sociales, remarque : « L’agent en reclassement vient pour apporter une aide, une compétence. C’est donc bien perçu par les agents et par les services. Nous avons de plus en plus de demandes des deux côtés. »
En fonction de leur bagage initial, certains agents arrivent à s’adapter assez rapidement et sont reclassés en moins de six mois, d’autres mettent plus de temps. « Le bilan est complètement positif, estime Stéphanie ARAUJO-WIARD, adjointe à la responsable du pôle gestion de l’emploi et de la formation, responsable gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Chaque personne qui a suivi un processus de stage d’immersion a été pérennisée sur un poste avec de nouvelles missions. »
Des stages d’immersion proposés
Ces affectations temporaires de postes ont permis de reclasser plus de trente agents dans un service autre que celui d’origine. Six agents ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé qui a abouti à une mobilité sans période d’immersion. Cette politique a aussi entraîné l’aménagement de plus de cent postes de travail et la réduction de manière significative du nombre de jours d’absence : de plus de cent jours, en moyenne par an avant le reclassement, à moins de dix, après le changement de poste ! Certains agents en congé de longue durée ou en disponibilité pour raisons de santé sont revenus à l’emploi. Ils recouvrent ainsi un plein traitement et remplissent leur mission de service public. Aucun licenciement pour inaptitude n’a été prononcé. Nathalie RENAULT conclut : « Ce retour à l’emploi ou ce maintien dans la vie professionnelle est un élément très important pour que les agents se sentent bien dans leur travail et ne soient pas laissés de côté par une inaptitude professionnelle ou une retraite pour invalidité ».
(Propos recueillis en 2015, lors de la remise des Prix)