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Accueil des jeunes cet été : un devoir pour la mairie de Toulouse

Djillali Lahiani, adjoint au maire de Toulouse (31), chargé des centres de vacances et de loisirs, explique les raisons et les motivations qui ont conduit la ville à ouvrir ces centres dans des conditions adaptées permettant l’accueil du plus grand nombre, y compris des enfants porteurs d’un handicap. Avec une priorité : la sécurité et prendre soin de tous.

Publié le 22-07-2020.

  • Comment avez-vous organisé, dans le contexte actuel, l’accueil des jeunes cet été ?
  • Dès le 25 avril, nous avons décidé d’ouvrir les inscriptions. En deux jours, nous avons reçu 7 000 appels et rempli les centres de vacances alors programmés à 50 % de la capacité d’accueil selon les règles qui étaient en vigueur. C’était pour nous un test qui a confirmé la nécessité de cette reprise et une marque de confiance des parents. Après les annonces du 15 juin et le déconfinement, la capacité d’accueil est passée à 80 %, soit entre 8 000 et 10 000 jeunes toulousains contre 10 000 à 12 000 en temps normal. Les 106 centres sont tous ouverts et les colonies de vacances dans les Pyrénées maintenues. Nous avons en revanche pris, dès mi-avril, la décision d’abandonner les séjours en Corse et en Bretagne ainsi qu’en Espagne au regard des risques. C’était inconcevable.

  • Quelles mesures ont été prises pour assurer cet accueil ?
  • Nous accueillons moins de jeunes, mais avec les mêmes capacités et surtout toujours autant d’animateurs ; 1 100 étaient prêts et ont à cœur de travailler. Je les ai vus, les 7 et 8 juillet, au moment des départs en séjours auxquels j’assiste chaque année. Nous aurions pu baisser ce nombre mais notre priorité est la sécurité des enfants et des équipes. C’est la règle n°1. Nous sommes là pour animer et accompagner dans la convivialité, mais aussi protéger et prendre soin de toutes et tous ! Nous avons donc mis en place un plan sanitaire. Toutes les mesures de protection sont prises, comme l’équipement en thermomètres pour les équipes. Les centres et séjours sont proches de médecins ou d’hôpitaux. En cas de doute, nous avons fixé un délai de 48 heures pour prendre une décision, afin de ne pas agir de façon "brutale" et exclure par exemple trop rapidement un enfant que l’on pénaliserait. Ces mesures sont importantes pour rassurer les parents.

  • Alors que les contraintes sont fortes, qu’est-ce qui a motivé ce choix d’ouvrir les centres ?
  • L’organisation de vacances et d’accueil de loisirs est gravé dans le marbre de la politique sociale de la ville de Toulouse. Dans cette période, il était primordial et urgent de la maintenir, pour des enfants qui ont vécu plusieurs mois de confinement avec des préoccupations d’adultes. Qu’ils puissent retrouver en quelque sorte leur milieu naturel de sociabilisation et d’épanouissement, le chemin de ce troisième pilier de l’éducation. J’ai échangé avec ces enfants qui ont vécu la chose la plus dure, qui avait envie d’être avec leurs copains, de s’amuser, de faire des petites bêtises… Ca fait partie de l’école de la vie ! Plus qu’une mission de service public, c’est un devoir que d’organiser ces vacances pour tous ces jeunes. Et je suis particulièrement heureux que nous puissions aussi, cette année, l’assurer pour 50 % d’enfants porteurs d’un handicap. Ils seront près de 350 à être ainsi accueillis et avoir accès aux loisirs comme les autres.

© MNT - Bernard AIACH